Coudre sa lingerie : mythes & légendes
Coudre sa lingerie… vaste sujet. Ça fait maintenant presque 2 ans que j’ai cousu ma première culotte…
Autant te dire que j’en ai entendu / lu des vertes et des pas mûres sur la couture de lingerie. C’est pour ça que j’ai eu envie d’écrire cet article et répondre aux remarques & idées pré-conçues auxquelles j’ai été le plus confrontée.
On s’accroche à sa culotte et c’est parti !
« Coudre sa lingerie, c’est très compliqué »
À chaque fois que je mentionne le fait que je couds ma lingerie, j’ai cette réaction de mon interlocutrice « Oh là, là ! Ça doit être super compliqué !« . Et ça, aussi bien de la part de couturières que de « moldu•es » (= non couturier•es).
Et bien non, pas vraiment. D’un point de vue technique, ce n’est pas plus compliqué que d’autres vêtements à coudre. Alors, certes, ce sont des coutures précises mais coudre 5 cm n’est pas plus compliqué d’en coudre 50 cm… Au contraire, ça va plus vite !
Les difficultés sont surtout :
- la couture des élastiques (mais il y a maintenant pas mal de ressources & vidéos sur le sujets)
- la couture de pièces à courbes contraires (concaves & convexes) qu’on retrouve souvent aussi dans les sacs et pochettes ou les découpes princesse
- la couture de l’attache-dos d’une soutien-gorge à cause des petites dents métalliques (que tu peux éviter en cousant une brassière)
- la couture des caches-armature (uniquement pour les soutiens-gorge à armatures)
« Y a plein de pièces »
C’est généralement la réflexion suivante ! Alors, je ne sais pas d’où vient cette idée. Il n’y a pas 25 pièces dans un soutien-gorge. Je ne vois pas très bien comment on les caserait d’ailleurs !
6 pièces vs 6 pièces : Alors, certes, celles du Harriet sont plus concentrées en terme de surface couverte…
Les pièces d’un soutien-gorge sont donc plus petites et doivent être découpées dans le tissu principal + doublure.
Cependant, ça permet surtout de découper cela tranquillement sur sa table, sans des kilomètres de tissus qui nous embarrasse.
« Il faut une machine qui fait des points spéciaux »
Quand j’ai commencé à coudre mes soutiens-gorge, j’avais juste ma petite Brother premier prix de 20 ans d’âge.
Elle sait juste faire le point droit et le point zig-zag sans ajustement de la largeur du point ni possibilité de décaler son aiguille. Et ça marche !
En effet, pour coudre sa lingerie, il faut essentiellement un point droit et un point zig-zag.
Le top du top, c’est quand on a :
- un point droit
- un point zig-zag avec réglage de largeur + longueur
- un point zig-zag en 3 points avec réglage de largeur + longueur
- et en bonus pour les tissus stretch : le point éclair (micro point zig-zag d’1 mm sur 1,5 mm)
Ces points sont disponibles sur la plupart des machines modernes.
« La dentelle, c’est difficile »
Là, je dirais que tout dépend de ton point de référence. Si tu as l’habitude de coudre du coton comme du liberty, des popelines & cie, il est certain que la dentelle est plus compliquée.
Mais, avec quelques astuces, la dentelle passe très bien sous la machine et bouge peu.
De mon point de vue, c’est plus simple qu’une soie, de la viscose, du velours ou, pire, un velours de viscose.
« Coudre sa lingerie, c’est juste pour les petites tailles »
Mais non ! Justement ! Beaucoup de couturières aux poitrines généreuses se sont lancées dans l’aventure, notamment aux États-Unis.
L’offre de patrons en grande taille est donc très respectable… mais j’en parle plus loin.
« Trouver le matériel est très difficile »
C’était sûrement vrai il y a quelques années. Cependant, avec internet, on bénéficie maintenant d’une offre intéressante en France et en Europe.
De même en boutique physique : j’ai trouvé des élastiques de lingerie chez Ecolaines à Rennes sans problème.
Autre difficulté : quels tissus techniques, quels élastiques pour où ? Comment les assortir ?
Pour cela, les boutiques de fournitures spécialisées en lingerie proposent souvent des kits contenant tout le nécessaire.
Je pourrais d’ailleurs faire un article sur les fournitures de lingerie… qu’en penses-tu ?
« Il n’y a pas beaucoup de patrons pour coudre sa lingerie »
Encore une fois, sûrement vrai, notamment en français, il y a quelques années. Mais tout change !
J’ai fait une liste des différentes marques de patron de lingerie avec des marques françaises et des marques internationales. Elle est régulièrement mise à jour.
Tu verras qu’il y a des marques plutôt pour les petites poitrines (Madalynne, Nuantine) et d’autres plus adaptées aux poitrines généreuses (Étoffe Malicieuse, Make Bra, Pin-up Girls) et tout entre les deux bien sûr aussi.
Conclusion
Beaucoup d’a prioris et d’idée pré-conçues sont donc attachées à la couture de lingerie… J’en ai démonté un certain nombre ici et je te prépare un autre article sur la réalité de la couture de lingerie (la mienne en tout cas) et les petits trucs que j’aurais aimé savoir avant de me lancer…
Enfin, même si je recommande plutôt de commencer la lingerie par l’achat d’un bon patron qui t’expliquera avec un pas-à-pas détaillés les techniques spécifiques de la lingerie, je te propose aussi 2 articles avec des patrons gratuits si tu ne souhaites pas trop investir au début :