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Le jour où j’ai marché sur les morts

2 commentaires

Ce matin, levée à 6h30, j’ai commencé par réserver mon trajet pour demain : 8h de bus !
Puis direction la prison de Tuol Sleng (sous le régime Khmer Rouge ou Angkar selon le nom qu’ils se donnaient). J’ai fait un deal avec un tuk-tuk pour faire un combo avec les Killing Fields (champs de la mort) pour qu’il m’attende à chaque fois avant de rentrer.

Tuol Sleng

La prison de Tuol Sleng est l’un des endroits où les Khmers Rouges envoyaient les personnes qu’ils arrêtaient pour qu’ils y fassent leur confession sous la torture avant d’être envoyé à Chuong Ek. C’est une visite très difficile et bouleversante où l’on visite les chambres de tortures et les cellules improvisées dans les salles de classe.

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Il faut comprendre que les gens étaient arrêtés pour un mot de travers envers un responsable ou le tort d’être un intellectuel, d’avoir des lunettes ou les mains trop douces (et donc de ne pas être un paysan). Ensuite, ils leurs faisaient avouer des crimes imaginaires et dénoncer leurs amis, leurs familles, leurs collègues qui étaient arrêter eux aussi et ça recommence. Quand ils arrêtaient une personne, ils prenaient aussi la femme et les enfants et tout le monde était tué, enfants & bébés compris.

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20000 personnes sont passées par cette prison… Toutes documentées avec des photos… Parfois des photos avant-après. Tout ceci est visible à Tuol Sleng. Duch, le directeur de la prison a pris la responsabilité de ces crimes et a été condamné pour crime contre l’humanité et crimes de guerres.

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Ensuite, les Killing Fiels… C’est à l’extérieur de la ville, environ 15 km. En y allant en tuk-tuk on voit la vie quotidienne des Cambodgiens.

Killing Fields

En arrivant la-bas, on vous confie un audioguide très bien fait, qui décrit ce qui s’y est passé et des témoignages de rescapés. On se promène dans un paysage verdoyant avec une plaine pleines de creux… Les charniers. En passant, on voit des os et des morceaux de vêtements qui remontent à la surface à la faveur des pluies. Au début, on ne les voit que dans mes zones délimitées jusqu’au moment où l’on s’aperçoit qu’il y en a aussi sur les sentiers. Un stuppa a été érigé pour contenir les ossements, mais il est désormais plein et ils laissent donc les autres restes où ils sont.

Par économie, les victimes étaient exécutées à coups de bambou, marteau, tuyau… Attention, je vais ajouter un détail qui va vous choquer mais c’est pour donner la mesure. Les bébés étaient tués en les frappant contre un arbre que l’on peut voir encore aujourd’hui. Ensuite, ils étaient jeté avec leur mère dans une fosse à part. Une centaine ont été retrouvés.

Il faut par ailleurs se rendre compte que les soldats, les bourreaux étaient souvent des adolescents et de très jeunes adultes qui avaient été forcés de s’enrôler chez les Khmers Rouge sous peine de subir la même chose avec leur famille.

Tout ceci, quand on se renseigne sur l’histoire, est une fois de plus l’histoire d’une ideologie qui se transforme en une sorte d’administration folle et jusque boutiste où aucune porte de sortie n’était visible… Jusqu’à ce que les Vietnamiens envahissent le pays en 79 et imposent un changement de régime. Cependant, le régime des Kmers Rouge a continué d’être supporté par la communauté internationale (présents au Nations-Unie et soutien financier) jusque dans les années 80… après tout, les Kmers Rouges étaient toujours les dirigeants officiels du pays…

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Musée National du Cambodge

Après cette visite éprouvante mais qui remet les pieds sur terre sur la folie des êtres humains, j’ai demandé à mon tuk-tuk de me déposer dans une cuisine de bord de route pour acheter à emporter et de me ramener chez moi. Il voulais me proposer des restos mais à 5€ les pudh thaï, faut pas déconner.

J’ai ensuite mangé, fait une petite sieste et je suis repartie pour le Musée National du Cambodge qui possède l’une des plus belle collection d’Asie de sculptures pré-angkorienne et angkorienne. J’ai même pû assister à la conférence d’un ponte (français me semblait-il) d’un grand Musée américain je crois.

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Puis j’ai été me prendre un mango shake (mioum !) avant d’aller manger dans un resto de bric et de broc qu’on trouve partout en Asie du Sud-Est. J’y allais pour prendre à emporter mais j’ai rencontré Dom, un jeune indonésien qui travaille aux Philippines à Djakarta et sort avec une thaïe. C’est une des rares personnes que je rencontre d’origine Sud-Asiatique qui voyage pour ses vacances. La première chose qu’il m’a dit, c’est qu’il trouvait que le bouddhisme et tout, c’était un peu étrange ! Une conversation passionnante de 3 heures qui m’amène maintenant à me dépêcher un peu. Il faut encore que je prenne une douche et que je prépare mon sac. Demain, je dois être prête à 6h30 !

Une journée riche qui s’est terminée de manière très agréable ! Donc jusqu’ici, tout va bien !

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2 commentaires

  • 12 août 2014 à 20:45

    Voilà une lugubre époque historique…..effectivement à « voir » et se rendre compte que l’humain….. peut être atrocement inhumain !
    Bonne route pour demain ! bisous

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  • 13 août 2014 à 10:03
    VERDAN

    C’est très choquant !

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